Thursday 26 July 2012

Long Range Traverse


Comme chaque année à la même période, je viens de passer quelques semaines sur la côte ouest de Terre-Neuve afin d'aider à donner un cours à des étudiants de troisième année de biologie. Je vous ai déjà présenté Bonne Bay dans des billets précédents, mais juste pour le plaisir voici des nouvelles photos prises cette année et aussi quelques anciennes photos que je recycle ici (surtout n'hésitez pas à cliquer sur les photos pour les voir en plus grand format).


Un diaporama de la baie prise de la rive-nord.

Photo prise de la rive-sud. La station marine se trouve sur la petite presqu'île au centre de la photo. 

Moment de détente après la pause déjeuner.

Vue depuis un petit sommet sur la rive sud de la baie. La montagne arrière-plan est le mont Gros Morne.

 La station marine avec vue sur les "tablelands" en arrière plan.

Pour rappel les "tablelands" sont principalement composées de péridotite, roche caractéristique du manteau supérieur et donc habituellement trouvée entre 30 et 150 km sous terre. Gravir les tablelands revient donc à traverser la discontinuité de Mohorovicic.

Mais bon la raison du billet n'est pas de présenter la baie mais ce qui va suivre.

Sitôt le cours terminé, j'ai pris quelques jours de congé pour profiter du parc national du gros morne et enfin faire la "long range traverse", une randonnée sauvage de quelques jours ("wilderness hiking").Pour cette randonnée hors sentier balisé, carte topographique 1:50000, boussole, test d'orientation avec le personnel du parc et permis de randonnée sont nécessaires.

Pour commencer la randonnée il faut se faire déposer par un bateau à l’extrémité du Western Brook Pond, un ancien fjord du parc. C'est donc l'occasion pour moi de refaire la visite du fjord de western brook pond en bateau. Les photos qui suivent fournissent un échantillon des vues offertes lors de la traversée en bateau.

Les bateaux qui effectuent la visite du fjord et qui déposent les randonneurs entreprenant la long range traverse.


Arrivé l'extrémité du fjord le bateau m'a déposé ainsi que deux couples qui ont commencé la randonnée en même temps que moi.

Une fois descendu c'est parti pour trois jours de marche en montagne loin de toute forme de civilisation. La marche commence par l’ascension de la gorge du fjord (du niveau 0 à environ 700m d'altitude), une ascension de 3h30 dans mon cas.


L'absence de sentier oblige à suivre une rivière desséchée.

Au fur et à mesure de l’ascension la vue commence à se dégager.


La vue depuis le sommet de la gorge.

Le Gwen Ha Du était évidemment lui aussi de la partie.

Première nuit de camping.

Il y a plusieurs "primitive campsites" disponibles le long du trajet. Il faut d'ailleurs, lors de la réunion préliminaire avec les "park rangers", planifier sur quels sites de camping l'on va passer chaque nuit. Les deux couples qui ont commencé la randonnée le même jour que moi ont eux aussi campé sur ce site la première nuit.

La deuxième journée de randonnée se déroula sur les plateaux des 'Long Range Mountains" et consista en une succession de montées et descentes entre les différents sommets (altitude variant grosso modo entre 400 et 700m). Cette journée fut la plus longue des trois (environ 10 heures de marche). En effet, après être arrivé en début d’après-midi sur le site de camping où j'étais supposé passer la nuit, j'ai décidé de continuer mon chemin jusqu'au prochain site de camping. Je me suis alors un peu perdu dans les montagnes (ne pas oublier qu'il n'y a pas de sentier balisé). Heureusement, j'avais une carte détaillée et la visibilité était très bonne.

Voici quelques photos prises durant la deuxième journée.




Paysage très caractéristique des montagnes "Long Range".

Mon emplacement lors de ma deuxième nuit de camping. Cette fois je suis totalement seul. Sauter un site de camping était aussi le moyen de m'assurer d'être totalement seul pour le reste de la randonnée.

A noter la présence de boîtes métalliques pour entreposer la nourriture sur les sites de camping et ainsi éviter les visites nocturnes d'ours dans la tente. Heureusement, où malheureusement, je n'ai pas rencontré un seul ours.

La dernière journée fut assez courte (environ 5-6h de marche) mais elle offrait une des plus belles vues du parc, la vue sur l'étang Ten Mile.



Cette expérience de randonnée sauvage en solitaire était un peu décevante car trop courte (surtout que je m'étais préparé pour 5 jours de marche). Mais la sensation d'être tout seul en pleine nature pendant quelques jours était unique et très agréable.

Monday 7 May 2012

Que faire pendant le printemps?

Le mot printemps a toujours résonné dans ma tête comme l’arrivée des beaux jours, le bourgeonnement des plantes, le chant des oiseaux au petit matin, etc. Mais depuis mon arrivée à Terre-Neuve, et avant ça au Québec, il m'a fallu revoir mes classiques printaniers et montrer une capacité d'adaptation. Ce printemps 2012 est l'occasion parfaite pour vous montrer d'abord les nouvelles images que j'associe au mot printemps et ensuite comment je m'adapte à ces nouvelles conditions.
Fin mars début avril la neige et le brouillard sont encore bien présents dans la ville.

Quidi Vidi, un petit village / quartier de la ville encore recouvert par plusieurs centimètres de neige.


L'entrée du port de St. John's dans le brouillard et sous la neige.

Et puis soudainement, au milieu du mois d'avril, de la banquise en provenance probable du Groenland apparaît au large des côtes.

Poussée par des vents d'ouest, la glace avance progressivement dans le port de la ville.

Et comme souvent ici, les vents tournent, le soleil pointe doucement son nez sur la ville, la glace de mer disparaît et la neige fond. 

Après la glace, c'est au tour des icebergs de pointer leur nez. Et cette année, ils sont nombreux, proches des côtes, et aux alentours de la ville.

Pour preuve de leur proximité, 10 minutes de vélo depuis ma maison, et me voilà avec une vue sympathique.

Comment s'adapter? Trouver des nouvelles activités! Mon nouveau sport favori, la chasse à l'iceberg! Cela a commencé  et s'est poursuivi ici.

Première sortie de l'année. J'accompagne mon pote Kevin qui veut escalader l'iceberg plat au fond à droite. Et comme il est relativement loin, je vais utiliser ma maigre expérience de sauvetage aquatique pour l'amener et le ramener de l'iceberg. Combinaison de chasse 7mm refendue et hop à l'eau.

Nous voilà à mi-chemin (les deux petits points noirs au centre de la photo). 

Kevin qui s'apprête à grimper l'iceberg.

Prendre la pause dans une eau à 0-1°C n'est pas la chose la plus plaisante...

Les chaussures à crampons ont un peu compliqué la sortie de l'eau de Kevin.

Fatigue et bonheur après cette petite sortie.

La deuxième sortie et peut-être la dernière de la saison s'est déroulée dans la petite anse du village / quartier de Quidi Vidi. Sûrement la dernière car il ne faut pas pousser le bouchon trop loin. S'amuser avec ces morceaux de glaces comporte quand même de gros risques...
Mais quand des conditions comme celles-là se présentent, il est difficile de résister.

Les icebergs dans l'anse de Quidi Vidi.

L'iceberg qui a rendu célèbre Kevin et Justin quelques jours plus tôt.

Descente en apnée pour admirer la glace à quelques mètres de profondeur. Super sensations que d'être en apnée sous / à côté de bloc de glace géant!!!

Petit moment de détente entre deux descentes. 

 Et comme d'habitude ma préférée pour la fin.

Saturday 28 January 2012

Petit détour en Andalousie

Le plus gros inconvénient de Terre-Neuve est, à mon avis, son isolement géographique et donc la presque obligation de prendre un avion pour sortir de la province (à moins de vouloir faire 10h de route, 12jh de ferry et encore de la route pour seulement arriver à Halifax). Ajoutez à cela des taxes d'aéroport très élevées au Canada, et vous comprendrez qu'il en coûte assez cher de vouloir voyager un peu en dehors de la province.

Alors quand je me suis retrouvé en France pour les vacances de Noël (voir précédemment), la combinaison d'un frère retournant étudier à Grenade et de compagnies aériennes offrant des vols à travers l'Europe à prix dérisoires, m'incita à visiter le sud de l'Espagne.

Voilà comment après deux semaines à profiter du confort familial, je me suis retrouvé pour quelques jours en Andalousie avec Gwendal.

Trois jours c'est court alors pas de temps à perdre. Si tôt arrivé à l'aéroport de Malaga, location de voiture et direction Cadiz via une autoroute qui longe le littoral.

Un peu fatigué de la nuit festive passée sur Paris la veille de prendre l'avion, le besoin de faire quelques arrêts sur la route se fait ressentir. Première pause et entrée en territoire anglais: le rocher de Gibraltar.


Première photo de ce billet sur le sud de l'Espagne: le drapeau anglais...

Jolie mosquée sur la pointe de Gibraltar.

Oui oui, je suis torse nu un 5 janvier, je suis en train de sécher de ma récente baignade dans la mer Méditerranée...

Peu après avoir repris la route de Cadiz, un nombre impressionnant de voiles attira notre curiosité, nous nous sommes alors arrêtés sur une plage de l'océan Atlantique du côté de Tarifa. C'était apparemment un spot mondialement reconnu de Kite-Surf et de planche à voile.


Assez traîné, il est temps de reprendre la route jusqu'à Cadiz.

N'ayant pas anticipé que nous étions le 5 janvier, veille de l'épiphanie et donc jour de la "Cabalgata de los Reyes Magos" (défilé des rois mages), fête très populaire en Espagne, il nous fallut une très grosse heure pour finalement trouver une place de Parking. Le plus ironique est que la seule place gratuite que nous avons trouvée se situait en bord de mer...


Tout juste garé, le soleil se couche...

Après une soirée a regardé le défilé et une nuit suprenamment très reposante, nous prenons la matinée pour finir notre visite de Cadiz. L'un des plus beaux charmes de la ville, et de l’Andalousie en général, l'influence du monde arabe et catholique. Voici quelques photos.


Je vais me répéter, mais trois jours c'est cours alors pas trop le temps de traîner, il faut reprendre la route direction Granada.

Cette fois-ci, nous décidons de ne pas longer le littoral, mais plutôt de couper dans les terres.
Ce fut l'occasion pour s'arrêter déjeuner (à 14h de l'après-midi, on se fait vite au rythme espagnole...) par hasard dans le magnifique village d' Olvera.

La vie du village depuis la route. C'est ce qui nous poussa à nous y arrêter.


La rue principale d'Olvera avec l'église en arrière-plan.

Le château d'Olvera, construit par les Arabes au 12e siècle.

Vue du village depuis l'église.


Après un bon petit repas en terrasse et une petite marche digestive, nous voilà repartis pour Grenade.

Arrivé en fin d'après-midi, le temps de se reposer un peu, de se préparer et nous voilà reparti pour la soirée-nuit. Au programme, visite de la ville et du quartier d'Albaicin (quartier arabe et coeur historique de la ville), et dégustation de tapas-cervezas dans les indénombrables bars de la ville (malheureusement pas de photos).

Le lendemain, visite du reste de la ville et surtout de l'Alhambra, monument inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO et monument le plus visité d'Espagne depuis 2009.
Une place du centre ville de Grenade.

Un immeuble qui me rappelai un petit peu ceux de Paris.

Palais du roi Charles Quint au beau milieu de l'Ahlambra.

Au passage toutes les photos qui vont suivre sont prises depuis l'intérieur de l'Alhambra.

Entrée (ci-dessus) et intérieur (ci-dessous) du Palais de Charles Quint (avec Gwendal qui tient la pause).

Ruines d'anciens quartiers.

Vue sur les sommets enneigés de la Sierra Nevada.

Vue sur le quartier d'Albaicin (où nous nous sommes promenés la veille).

Intérieur des Pailais Nasrides. Sans aucun doute l'une des plus belles oeuvres architecturales qu'il m'a été donné de voir jusqu'à présent (à court de batteries dans mon appareil photo, je n'ai pas pris autant de photos que je l'aurai souhaité).

Un des jardins des Palais Nasrides.

Et enfin la vue sur la Sierra Nevada depuis la tour de Comares qui termine la visite de l'Alhambra.

Après une dernière soirée dans Grenade, un Malaga-Paris matinal, la visite de Louvre en après-midi et une dernière nuit sur Paris, me voilà de retour à St. John's, où les centimètres de neige s'accumulent de façon assez impressionnante depuis près d'un mois....