Sunday 7 March 2010

Séjour à Rimouski et Halifax

Demat d'an holl!

Savourant la tranquillité d'une soirée dominicale qui vient achever une période d'aventures et d'émotions, je me sens d'inspiration pour vous conter mes dernières péripéties transcanadiennes.

Transcanadiennes car, comme vous le savez depuis mon précédent billet, si toutefois vous avez eu l'occasion de le lire (rassurez-vous je ne doute pas de votre assiduité acharnée...), la fin du mois de février fut pour moi l'occasion de retourner à Rimouski, ma première terre outre atlantique. Quelle occasion idéale pour profiter allégrement du mélange fusionnel d'un travail prolifique et d'amitiés retrouvées .

Un travail prolifique, oui car cette dizaine de jours passée sur le sol québécois fut agrémentée d'échanges, de réflexions, et donc d'apprentissages professionnels justifiant pleinement cette légère dépense dans mon budget doctoral.

Ce périple fut aussi la magnifique occasion de redécouvrir la malice de certaines complicités naturelles, étonnamment naturelles, dont je pensais la sincérité entachée par l'éloignement physique et temporel. Mais il n'en était rien, je fus parcouru par un sentiment étrange de n'être jamais vraiment parti, comme en témoigna la rapidité, bien involontaire, d'adaptation et d'emprunt d'expressions québécoises si particulières. Et pour embellir le tout, la surprenante nouvelle d'une cigogne égarée est venue renforcer les espérances d'amitiés durables...

Quelle inspiration prosaïque que ces souvenirs de mon retour dans le Bas-Saint-Laurent !

Alors que le voyage semblait s'achever par un retour précoce mais nécessaire sur le rocher, un dysfonctionnement à l'aéroport de St. John's, m'a donné l'opportunité de visiter une nouvelle partie du canada à forte identité provinciale: la Nouvelle-Écosse. Quelle prétention et manque de précision de ma part de parler de la province entière alors que je n'eus l'occasion d'en visiter que la capitale Halifax.


Voici quelques photos accompagnées de commentaire pour vous faire partager ma journée passée dans cette ville encore énigmatique.

Tout d'abord quelques considérations géographiques. Halifax est le plus grand port de l'Atlantique canadien. Cette ville est donc chargée d'une histoire assez particulière sur laquelle je me ferais un plaisir de revenir à travers photos et commentaires.

Voici quelques photos de parties du port d'Halifax.






En fait cette photo c'était Dartmouth, sur la rive opposée.

Ici vous pouvez voir le pont qui relie les deux rives de la baie, c'est à dire Halifax et Dartmouth (qui pourraient être considérées comme une seule et même ville, d'après les dires d'un chauffeur de Taxi). Je suis sûr que la présence de navires militaires n'a pas échappé à vos yeux aiguisés d'observateurs attentionnés. Et oui Halifax est aussi un port militaire avec sous-marins et autres bâtiments de la marine canadienne que je n'ai pu ni n'ai voulu capturer de façon plus attentionnée avec ma lentille.



Veuillez m'excuser pour la qualité des photos, mais la courte durée de cette escale néo-écossaise limitait mes fantaisies artistiques. Si je me laissais aller à un brin d'honnêteté, je vous dirais même que comme beaucoup d'activités artistiques (si ce n'est toutes), la photographie n'est pas mon domaine d'excellence...



Plusieurs des photos précédentes furent prises des bords de la citadelle de la ville dont l'un des canons retenti chaque jour à midi, moment auquel j'ai eu l'opportunité d'assister.



Voici une petite photo de l'intérieur de la citadelle, comme vous pouvez le voir, rien de bien exceptionnel.



Je vous parlais il y a un court instant de l'histoire d'Halifax en voici deux vestiges. Le premier, le quai "Pier 21", fut le lieu d'arrivée des nombreux immigrants européens s'exilant au canada. Ce fut aussi le lieu de départ pour les côtes normandes des soldats canadiens (presque 500 000) lors de la Deuxième Guerre mondiale. Ce quai est maintenant un musée que je n'ai pas visité. Erreur de ma part que d'avoir visité le musée maritime à la place.



Le deuxième vestige de l'histoire d'Halifax que je veux vous montrer (je ne reviens pas sur la citadelle et autres maigres fortifications qui, bien qu'ayant probablement eu un effet de dissuasion, n'ont jamais été les lieux de conflits armés) est l'île Georges. Cette île fit office de prison pour des milliers d'Acadiens suite à la décision, en 1755, d'expulser la population acadienne de la Nouvelle-Écosse. Je ne veux pas m'avancer dans l'explication d'un contexte historique non familier, mais il me semble que l'utilisation de la langue française par les Acadiens était perçue comme une menace. Aussi surprenant que ce soit, ils jouissent encore d'une communauté "assez importante " en Nouvelle-Écosse et dans certains quartiers d'Halifax.



Comme vous pouvez le voir sur la carte ci-dessus nombreux Acadiens sont retournés en France suite à cette expulsion, mais ce ne sentant plus à l'aise en France il décidèrent de repartir sur le continent nord-américain. C'est ainsi que fut fondée la communauté francophone de la Louisiane.



Continuons ce périple historique avec ce canot construit en 1830 par Malti Pictou, un ancien chef Mi'Kmaq. Les Mi'kmaq étaient la principale tribu d'Indiens en Nouvelle-Écosse et si je ne me trompe pas dans tout l'Est canadien en général. Ils ont même été présents, mais très temporairement à Terre-Neuve mais furent repousser entre autres par les béothuks.



(Il fallait bien que je mette un photo du seul musée que j'ai visité à Halifax...)

Parenthèse historique faite (j'espère qu'elle vous aura plu), il me reste quelques photos à vous montrer.

Le bâtiment principal de Dalhousie University. Le reste de l'université ne se distingue pas vraiment des autres bâtiments de la ville, malgré tout cette université à l'air très vivante et possède une assez solide réputation.



L'esprit humain aimant comparé tout genre de chose, lors de ma visite d'Halifax, je ne pouvais m'abstenir de comparer Halifax et St. John's. Alors voici quelques comparaisons qui tombent à point nommé avec la nature de mon précédent billet sur la ville de St. John's (je me suis aperçu d'avoir expédié l'édition du bilet sur St. John's mais j'aurais maintes reprises de revenir sur ma ville d'adoption...).

Premières ressemblances frappantes, la possibilité de sortir de la ville assez rapidement et de retrouver des maisons entre océan et forêt.



Cette rue (Rue Argylle si mes souvenirs sont bons, oui c'est ça, c'est la rue des restaurants) ressemble beaucoup, malgré une hauteur de bâtiment plus importante, à Water St. la rue principale de St. John's.



Les deux photos qui suivent sont pour moi très révélatrices à la foie des similitudes et des différences entre Halifax et St. John's.
Comme vous pouvez le constater, tout comme dans St. John's, les chaleureuses maisons de style victorien ont fleuri dans Halifax, mais ce décor amical (si l'on oublie les fils électriques, mais ça, je m'y suis habitué) est singulièrement outragé par la présence de grandes tours résidentielles...(La tour sur la deuxième photo est une tour de logement étudiant...).







Et bien voilà, je crois en avoir fait le tour et de toute façon la pénurie photographique approchant, je me vois maintenant dans l'obligation de vous laisser. J'accompagne cependant ma retraite de la plaque d'immatriculation d'usage en Nouvelle-Écosse.



Ah j'oubliais, le dernier sentiment duquel je voulais vous faire part est, que malgré le nombre limité de mes connaissances Terre-Neuviennes et la durée elle aussi limitée de ma vie ici (jusqu'à présent), j'ai ressenti un attachement à l'identité Terre-Neuvienne en m'éloignant d'elle. Ah les insulaires tous aussi fiers!